Cela fait environ deux mois que j'ai déménagé, l'occasion d'une petite pensée.
La zone où j'habitais avant était un quartier assez récent qui continue d'ailleurs de se développer. L'endroit était donc relativement moderne, avec un grand centre commercial, nombreuses boutiques etc.. Il est aussi situé à une station du quartier des affaires. De ce fait, les étrangers y sont plus nombreux. Logiquement les restaurants étrangers y sont plus nombreux tout comme le choix de fromages dans les supermarchés.
Celle où je suis désormais est dans la zone des universités. C'est un peu plus "traditionnel et local" (je mets des guillemets parce que ce n'est quand même pas encore un hutong). Mon style vestimentaire valaisan y paraît presque même à la mode. On y trouve peu de nouveaux immeubles. Les étrangers y sont eux aussi plus rares.
En gros, je suis passé de ça:
à ça:
Bon d'accord, les deux photos exagèrent quand même. Mais la différence entre le rayon "produits étrangers" de Carrefour à Shuangjing (où j'habitais) et de celui de Jiandemen (où j'habite) est flagrante. Sans parler du supermarché locale où le rayon fromage se résume à 3 articles: fromage inconnu et hors de prix sous cellophane light, mild et strong 
Mais ce qui est plus intéressant, c'est l'attitude des personnes vis à vis des étrangers. Même s'il n'y a que 30 minutes de métro depuis mon ancienne station, ça change déjà pas mal. Tout d'abord il y a les regards "insistants" qui suffisent à faire comprendre qu'effectivement on est pas beaucoup dans le coin. Ensuite vient la manière de s'adresser où les "hello" sont remplacés par "哥们儿" (gēmenr, copain/frangin). Avant-hier je prenais des photos quand un vendeur de légume m'a appelé ainsi pour me demander si, dans mon pays, on mange ou pas un des légumes qu'il vendait. Bon, ça reste encore banal ça. Mais l'autre soir j'ai eu mieux encore comme réaction:
C'était un peu après minuit, je rentrais d'une balade. Quand je suis arrivé devant mon immeuble, il y avait une fille (environ 20-30 ans environ) 5-6 mètres devant moi. En ouvrant la porte elle s'est retournée et m'a vu. Elle s'est alors dépêchée de claquer la porte et de partir en courant prendre l’ascenseur... Enfin, peut-être que j'ai raté quelque chose et que y'a un tueur en série qui rode? 
Dans un autre registre, un jour je me promenais pour filmer des personnes en leur demandant de souhaiter joyeux anniversaire à un pote. J'ai abordé une grand-mère dans la rue, en chinois. Sans me répondre elle rappelle sa copine qui venait de s'en aller:
Elle: "Eh reviens, y'a un étranger! Je parle pas anglais!"
Moi (en chinois): "C'est bon, je peux parler un petit peu chinois."
Elle (toujours à son amie): "Dépêche-toi, je comprends pas ce qu'il dit."
Moi (toujours en chinois): "Pas besoin de parler anglais. On peut parler en chinois, je comprends."
Son amie arrive et demande qu'est-ce qu'il y a. Je répète la même chose.
Et là seulement elle répond:"Ah mais tu parles chinois?"
... 
Bref, les petits aventures de la vie en Chine. C'était la petite pensée du jour.
Bonne fin de semaine et si par hasard en rentrant chez vous un soir, vous voyez un Valaisan derrière vous, dépêchez-vous de déguerpir on sait jamais!
Nico
